UN TRENTENAIRE ACADEMIQUE
Discrète mais active, l'Académie Internationale des Métiers du Golf (AIMG) développe depuis trente ans la Formation des encadrants de pacours et celle des sportifs.
Jean Beauvillan, propriétaire de l'établissement, en incarne l'une des valeurs : la reconversion.
Elle est au golf ce que Poudlard est à la sorcellerie : une école sans pareil dont on devine l’existence mais dont on ne sait pas vraiment tout. À défaut de former des sorciers, l’Académie internationale des métiers du golf (AIMG) s’attelle à préparer les futurs travailleurs de la petite balle blanche dans les secteurs du sport et du tourisme. Greenkeepers, chef de produit en agence de voyages, enseignants ou directeurs, la majorité des voies liées à l’industrie golfique y est enseignée. Cet établissement d’enseignement supérieur technique privé, créé et situé à Montpellier-Massane depuis trente ans, est la seule dans l’Hexagone à former les gestionnaires de parcours en France et à l’étranger. En particulier les directeurs. C’est là l’un des trois axes d’apprentissage de l’institut. Selon Jean Beauvillain, aujourd’hui propriétaire de l’académie et codirecteur avec Marc Bousige, « au milieu des années quatre-vingt il y avait un grand besoin de former l’encadrement du golf et des parcours, c’est là que Golfy, en la personne d’Alain Jeanjean, a développé l’AIMG pour répondre à cette demande ». Pour ses noces de perle, l’AIMG se targue d’avoir réussi à former plus de 550 personnes et d’avoir un taux de placement de 70 % en moyenne. Derrière ces chiffres se tiennent des partenariats étrangers et nationaux comme celui avec l’Association des directeurs de golf en France, auxquels se greffent des relations stables avec les institutionnels du golf et notamment la Fédération française de golf (FFGolf), la PGA France ou Golfy ; « ceci dans le but de remplir la fonction professionnalisante de l’académie », rappelle Jean Beauvillain.
Sport-Etude, "La Réussite par le Sport"
En parallèle du management, l’AIMG, c’est aussi une formation sportive. D’une part avec un accompagnement sport-études de la 6e à la terminale à raison de vingt heures de classe hebdomadaire ; puis par l’intermédiaire de l’académie David Leadbetter (post-bac). D’octobre à août, tout se passe au golf de Massane. C’est là-bas que l’aventure tricolore avec le Britannique qui a entraîné Lydia Ko, Nick Faldo, Greg Norman ou encore Ernie Els a démarré. Dès 1991, le partenariat a mené à l’ouverture de huit campus et permet depuis à l’AIMG de se fixer deux objectifs : créer des champions et/ou assurer une reconversion professionnelle par les diplômes. « Notre volonté est de faire atteindre à chaque étudiant un handicap d’au moins 0 à 18 ans pour qu’ils puissent tenter une carrière pro ou se tourner vers notre filière de gestion », explique le directeur. Une philosophie qu’il aime illustrer par les parcours de Raphaël Jacquelin et Franck Daux, aujourd’hui joueurs les plus emblématiques formés par l’établissement. Mais la réalité du sport comporte aussi l’échec : tous ne deviennent pas joueurs d’élite. C’est pourquoi, outre l’ambition de l’European Tour, l’école montpelliéraine assure dans sa formation l’accès à l’école fédérale et au brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), soit l’opportunité d’enseigner. Avec plus de 200 enseignants diplômés en trente ans, Jean Beauvillain se réjouit des valeurs transmises par l’AIMG, estimant que « le sport est un outil extraordinaire pour la réussite des jeunes, c’est une école et il est formidable de pouvoir aider les gens à transformer leur passion en travail ».
Le Succès de la Reconversion
1987. Alors que Jean-François Remesy passe professionnel, l’AIMG connaît un destin similaire puisqu’elle diplôme sa première promotion « gestionnaire de parcours ». Dans celle-ci, comme celles qui suivront, l’entrée est ouverte à tous, sous condition d’un bac +2 ou un minimum de cinq ans d’expérience professionnelle quelle qu’elle soit. Ce dernier critère favorise ainsi les reconversions, qu’encourage et qu’incarne allègrement le directeur septuagénaire. « Lorsque je suis arrivé à l’AIMG j’étais conseiller du ministre à l’Éducation nationale et voilà trente ans que je travaille dans l’univers du golf, explique-t-il avant d’ajouter : c’était peut-être fou mais je ne regrette pas. » Ils sont plusieurs à avoir fait le même choix. Avec des pensionnaires allant de 22 à 52 ans en fonction des années, l’académie accueille tous ceux que Jean Beauvillain appelle « les passionnés, les amoureux, les porteurs de projets ». Pour les académiciens actuels ayant choisi la voie du haut niveau, le sport-études garantit une certaine assurance d’après carrière avec un BTS ou un bac+2 en poche (niveau II au registre national des certifications professionnelles).
Avec plus de 550 cadres formés et plus de 1 000 jeunes passés par ses bancs en trente ans, l’AIMG espère développer sur les années à venir sa branche sport-études en incorporant de nouveaux enseignements comme la préparation mentale. Côté management, l’objectif est d’accroître l’une des cellules de la gestion de parcours, à savoir les appels d’offres en France et à l’étranger.